Et si l’égoïsme favorisait l’altruisme ?

20 mars 2020

Question qui peut laisser perplexe au regard du paradoxe qu’elle paraît contenir.

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Certain-es donnent beaucoup de leur personne, aiment rendre service, se rendent toujours disponibles et aiment s’occuper des autres. Et pour autant peuvent ressentir des souffrances car ont la désagréable impression de s’être oublié-e au passage, au profit des autres.

Donner de sa personne, un acte totalement altruiste ?

Acte altruiste parfois alimenté entre autres par la peur d’être égoïste justement mais être au service des autres n’est pas un acte totalement dénué d’intérêt. Donner sans rien attendre en retour peut être plus facile à chanter qu’à vivre car donner peut inconsciemment venir satisfaire le besoin d’être aimé, considéré … car le besoin d’aimer et d’être aimé apparaît ici comme un besoin fondamental.
Les recherches en psychologie et neurosciences s’accordent pour dire qu’un bébé privé d’amour, d’affection, de relation a un cerveau qui s’atrophie et peut même en mourir.

Et l’égoïsme dans tout ça ?  

À différencier de l’égocentrisme qui ne tient pas compte des autres. Être égoïste c’est travailler à la construction ou la consolidation de son estime de soi, de sa confiance en soi (se faire plaisir, prendre soin de soi, écouter son corps, ses désirs, vivre ses propres expériences). Il permet ainsi de se nourrir sainement et de libérer des hormones du bonheur permettant d’accéder à ses propres ressources, favorisant ainsi le développement de ses compétences psycho-sociales.
Ainsi se sentir bien avec soi optimisera ses relations aux autres. Prendre soin de soi optimisera sa capacité à prendre soin des autres.
L’égoïsme permet alors d’entrer dans un cercle vertueux où les autres auront toujours de la place à la différence que vous aussi entrerez dans la danse. Être disponible pour accueillir vos émotions vous rendra disponible pour accueillir celles des autres tout en identifiant celles qui ne vous appartiennent pas.

Être égoïste serait alors un très bon moyen de favoriser l’empathie et l’altruisme de manière saine et constructive. La question n’est donc pas liée au concept en tant que tel mais au sens qu’on lui donne. Et si le sens de l’égoïsme était le don de soi vers soi favorisant ainsi l’ouverture aux autres ?
L’égoïsme et l’altruisme peuvent donc tout à fait coexister. Et si l’égoïsme venait à se séparer de l’altruisme, pourrait on alors parler d’égocentrisme ? Si le sens qu’on lui donne est de se considérer soi sans considérer autrui. Alors la réponse est oui.

Cécile Diba-Grenier 
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De nombreuses associations œuvrent chaque jour sur le terrain de la violence, avec le constat édifiant des besoins urgents à prendre en compte pour les femmes victimes de violences physiques, sexuelles et psychologiques afin qu'elles puissent connecter de la ressource en re-créant du lien social, en libérant leur parole, en bénéficiant de soutien et d'un accompagnement adaptés. Un autre constat sociétal relève plutôt d'une analyse systémique de la violence et de la manière dont elle s'infiltre dans un système favorisant inconsciemment ou non un phénomène d'inversion qui continue d'alimenter la peur et l'insécurité à l'endroit des victimes. Une inversion que l'on peut aller questionner à différents endroits de cette problématique. Comme si les tentatives de solutions impulsées par le gouvernement pour protéger continuaient en quelque sorte d'alimenter le problème car les auteurs de violences, bien souvent connus des services de Police, ne bénéficient d'aucune prise en charge adaptée. Les violences continuent de perdurer et d'augmenter sachant que 95% des victimes sont des femmes. Il s'agit ici d'une mise en réflexion afin d'analyser ce qui fait que toutes les tentatives de solutions proposées nous amènent à observer le résultat qui est que les violences perdurent voire augmentent. Par quelle opération se retrouve t-on prisonnier-res d'une seule et unique option? Et si le changement de perception permettait de travailler non pas sur le traitement du problème en tant que tel, mais sur les tentatives de solutions qui continuent d'alimenter le problème? Comme celle de créer par exemple de nouvelles places d'hébergements pour que les femmes puissent fuir leur bourreau. Il est parfois complexe de changer de cadre de référence pour passer de ce qui est logique à ce qui fonctionne. Il paraît tout à fait logique de protéger les victimes mais jusqu'à quel point cela fonctionne t-il? Le diagnostic sociétal que nous pouvons faire est qu'il permet de mettre un pansement sur la plaie qui peut tenir quelques jours, quelques semaines mais que la plaie ne se referme pas et qu'elle risque à tout moment de repartir en hémorragie et de réinfecter voire de sur-infecter. Non pas qu'il faille cesser de protéger les victimes mais que devoir protéger les victimes est aussi la conséquence des manquements du traitement du processus de la violence, des manquements liés à l'accompagnement des auteurs de violence sur un versant psychologique et éducatif et du travail sur les schémas interactionnels à l'oeuvre ici dans les problématiques individuelles de chacun notamment. Protéger est bien plus que nécessaire dans le contexte actuel dans lequel cela s'inscrit, mais le constat sociétal nous révèle qu'il s'agit bien d'une tentative de solutions et non d'une solution en tant que telle. Il peut être en effet très courant de ne pas réaliser que nous reproduisons souvent les mêmes actions en modifiant uniquement la forme. Traiter la forme sans traiter le fond est ce qui maintient l'homéostasie en place, inhérent à la persistance de la violence. La plateforme Osez Dire créée récemment, totalement sécurisée et anonyme, propose ses services, ses compétences grâce aux professionnel-les engagé-es, afin de travailler dans cette direction. Elle est aussi un lieu de réflexion et de mise en action des professionnel-les afin de favoriser l'optimisation d'un modèle évolutif, constructif et fonctionnel. Une réflexion accueillant les synergies en place, permettant l'émergence d'une intelligence collective et systémique afin de traiter le fond au delà de la forme avec tous les acteur-ices qui souhaiteront participer à cette réflexion/mise en action afin de co-créer des stratégies efficientes. La Plateforme Osez Dire propose aux femmes victimes de violences de bénéficier de soutien, d'un accompagnement, d'informations, de reprendre leur pouvoir personnel en reconnectant toutes les ressources dont elles ont besoin et elle propose aussi de financer des campagnes de prévention et la création de maisons d'auteurs de ces violences afin qu'ils soient accompagnés et soutenus dans une démarche thérapeutique et éducative. "À Arras, dans le Pas-de-Calais, il existe une structure unique en France dédiée à l’accompagnement des auteurs de violences conjugales. Créé en 2008 à l’initiative de la Communauté urbaine et du parquet d’Arras, le Home des Rosati - financé par la commune et l'État - héberge en permanence huit hommes pour des séjours de trois semaines à plusieurs mois. Dans l'attente de leur procès, ils sont suivis par des psychologues, encadrés par des éducatrices spécialisées et ont pour obligation de se soigner s'ils sont dépendants à l'alcool ou aux drogues. Sur les 500 hommes qui sont passés par la maison des Rosati, seuls 5% de récidives avec dépôt de plainte ont été enregistrés contre 45% pour ceux qui ne passent pas par cette maison". Une nouvelle stratégie efficiente proposée, dont les résultats sont évalués et évaluables du côté des hommes accompagnés, tout en permettant aux femmes de rester chez elles , en sécurité avec la meilleure garantie qu'à la sortie tout peut être enfin différent. Suivez la page facebook: Plateforme Osez Dire Article rédigé par Cécile Grenier
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